Une ancienne ferme de l'abbaye de Prémontré perdue au milieu des champs : le domaine de Ribeaufontaine a affronté le feu et le vent mais s'est toujours relevé.
UN pigeonnier marque l'entrée de la ferme fortifiée. Le domaine de Ribeaufontaine, à Dorengt, est une divine surprise plantée au milieu de nulle part. Le domaine fut une ferme de l'abbaye de Prémontré. On peut donc supposer que la date de son implantation coïncide peu ou prou avec celle de l'abbaye, fondée en 1120, au cœur de la forêt de Saint-Gobain et la grange de 70 m qui occupe tout un pan du domaine fut sans doute une grange dîmière (bâtiment qui avait pour fonction de servir à entreposer la collecte de la dîme, impôt de l'ancien régime en faveur de l'Eglise catholique).
La ferme fut détruite par un incendie en 1731 mais réédifiée entre 1740 et 1780, période d'où elle tient sa cour carrée. « La reconstruction a débuté par la grange. Elle s'est achevée par le pigeonnier porche qui porte les armes de l'abbé L'Ecuy, dernier abbé général de l'abbaye de Prémontré », raconte Régine Vanhoutte, la maîtresse de maison.
Tornade du 14 juillet 2010
La demeure est à peine achevée qu'arrive la Révolution française. Elle est alors vendue comme bien national le 4 mai 1791. Son montant est estimé à 53.152 livres.
Le domaine va ensuite traverser les époques jusqu'à ce que, après la Seconde Guerre mondiale, le grand-père de Ludovic Vanhoutte s'en porte acquéreur.
Le 14 juillet 2010, il affronte une nouvelle colère des éléments. La tornade qui accompagne ce jour-là un violent orage a raison, en un quart d'heure, d'une partie des bâtiments. L'un d'eux a déjà été reconstruit.
L'accueil est une seconde nature dans cette famille puisque le gîte existe depuis 1968. Les chambres d'hôtes sont venues bien plus tard, sous l'impulsion de Régine et Ludovic Vanhoutte qui exploitent aujourd'hui la ferme. Amoureuse de la demeure qui a vu grandir son époux, « une maison où il y a toujours eu du monde », Régine Vanhoutte a été jusqu'à quitter son ancien métier d'enseignante pour se consacrer à l'accueil des hôtes mais aussi des chevaux à la pension équestre.
« C'est un projet et une philosophie de vie », insiste la jeune femme qui a mis tout son cœur à la transformation et à l'aménagement des chambres d'hôtes : La bêtise de Schum avec son drôle de lit rond, Le grenier de Martha et la suite familiale avec Papy Alain pour les enfants et Mabéjoda pour les parents. Ici une ancienne porte de grille sert de tête de lit, là des moules à maroilles font office d'étagère : Régine Vanhoutte a déployé des trésors d'imagination pour la décoration. Et elle se fait un plaisir de raconter l'histoire de leurs drôles de noms tandis que Ludovic Vanhoutte aime à présenter son élevage de moutons et ses cultures.
Et si vous veniez faire un tour sur son tracteur ?http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/la-ferme-abbatiale-a-brave-les-elements
dimanche 7 août 2011
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