Il est situé à l’emplacement de l’ancienne lauzière des « Balayes », exploitée pendant près de trois siècles et demi sous forme de biens de sections. Chaque famille y avait sa parcelle. En 1910, les « lauzerons » (ou lauzeurs) étaient une dizaine à travailler ici. Cette même année, à force de creuser, ils mirent à jour une source qui alimente aujourd’hui encore le Lac bleu.
Pour continuer à extraire la lauze, ils dévièrent la source, via une tranchée au moyen de chêneaux en bois, et siphonnèrent l’eau du fond. Plus tard, cette même tranchée, toujours visible de nos jours, leur a servi à remonter les lauzes grâce à un système de rails où circulaient des wagonnets tractés par un treuil. Ensuite, le transport de la lauze jusqu’à son lieu d’utilisation se faisait avec des charrettes tirées par des bovins ou des chevaux.
La carrière des « Balayes » était en son temps très réputée pour sa lauze appelée également phonolite (pour le son qu’elle émet lorsqu’on frappe dessus). Une pierre d’une grande qualité utilisée autrefois pour recouvrir les toitures. Elle était vendue à la toise (équivalent de 4 mètres). La carrière ayant été abandonnée depuis les années cinquante, l’eau a repris ses droits et le site s’est transformé en un petit lac splendide aux reflets couleur émeraude éblouissants.
Antonin Royer était l’un des derniers lauzerons de la carrière. Un homme réputé qui, dans les années soixante-dix, pendant sa retraite, retournait au Lac bleu pour tailler des lauzes et montrer son savoir-faire. Aujourd’hui, son fils est propriétaire du musée de la lauzière et du parc miniature situés à proximité du lac.
Denis Cosenza, marié à la petite fille d’Antonin Royer (lire par ailleurs), raconte : « Nous avons une vidéo où le grand-père taille des lauzes. Un savoir-faire unique qu’il aimait partager. Le Lac bleu est un lieu étonnant, sauvage, et qui à une histoire. Ce sont les lauzerons en travaillant qui ont façonné ce petit coin de paradis. »
Il n’est pas possible de se baigner ou de pique-niquer au lac. Mais rien n’interdit de se promener, de rêver, de s’asseoir un instant, et de se laisser envahir par la magie des lieux. Le Lac bleu, avec sa dimension intimiste, invite à l’apaisement et à la poésie. Une balade incontournable de cet été.
Fiche d’identité
Superficie : environ 30x40 mètresProfondeur : 7 mètres
Sur le site, il est interdit de pêcher, de se baigner, de pique-niquer. Les animaux doivent être tenus en laisse.
Accès gratuit.
http://www.leprogres.fr/haute-loire/2011/08/04/a-champclause-le-lac-bleu-dans-l-ecrin-de-lauzes-d-une-ancienne-carriere
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