Plus de la moitié des Français possède un jardin cultivé avec soin. Et, à défaut de ce pré carré, le moindre bout de balcon ou de terrasse est mis à profit. Nous consacrons 1600 € par an à végétaliser et embellir nos vies.
Oui, les Français ont la main verte, comme le confirment plus que jamais les chiffres sur la pratique du jardinage dans l'Hexagone. Le moindre bout de balcon ou rebord de fenêtre, la moindre terrasse… sont mis à profit pour planter trois fleurs ou des mini-tomates. On reste médusé quand on découvre les statistiques fournies par Promojardin, une association de pros qui regroupe le lobby du jardinage amateur : neuf foyers sur dix dispose d'un espace fleuri ou cultivé rattaché à leur habitat principal. Les privilégiés (ils sont tout de même la moitié) disposent d'un jardin digne de ce nom, représentant une surface globale d'un million d'hectares, soit 2 % de notre territoire national.
Entre les jardins ouvriers, la tradition bien ancrée des Villes et villages fleuris, l'installation de prairies urbaines comme à Toulouse favorisant la dissémination naturelle des espèces communes, c'est tout notre environnement qui reprend des couleurs au printemps. Et cette heureuse tendance qui fleurit nos vies n'est pas près de s'arrêter. Un habitant sur deux, héritier de la France rurale, bêche, taille, tond, consacrant chaque année près de 1 600 € à l'embellissement de son pré carré. C'est deux fois plus qu'il y a dix ans.
Cet engouement a été vite compris des spécialistes sur la place, des Truffaut au Jardiland en passant par Botanic, eux-mêmes de plus en plus concurrencées par les grandes surfaces qui ont élargi leur rayon bricolage à l'outillage et aux produits verts. Il faut dire que le secteur est lucratif : le marché du jardinage amateur représente chaque année un chiffre d'affaires 7,2 milliards d'euros, avec une évolution sur cinq ans de 5,6 %. À ce phénomène s'ajoutent deux autres constats d'ordre social. En période de crise, notent les distributeurs, on constate toujours un retour de la population à « l'autoproduction ». Faire son propre potager répond à l'évidence à un souci d'ordre économique. S'y ajoute l'assurance de produire des fruits et des légumes de qualité, qui plus est de saison. La vogue du bio confirme encore plus cette tendance. Une enquête récente Unep-Ipsos indique que plus d'un Français sur trois rêve d'un jardin potager ou fruitier, ce qu'on regroupe aujourd'hui sous le terme de jardin nourricier. Sans doute faut-il y voir un désir écologique d'authenticité, conjugué à un plus grand respect de la nature et des saisons. En somme, une participation toute personnelle au développement durable. Mais nous avons visiblement beaucoup à faire. Cette semaine, était encore dénoncée l'utilisation trop intensive de produits pesticides pour nos cultures : 5 000 tonnes par an, dont 250 tonnes pour le seul jardinage amateur !
http://www.ladepeche.fr/article/2011/04/25/1067670-Le-jardinage-nous-gagne.html
lundi 25 avril 2011
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire