La ville de Cannes vient d’inaugurer le premier jardin public Alzheimer, baptisé Annie Girardot en présence de la fille de l’actrice, Giulia Salvatori
Maman serait tellement heureuse ici, avec les fleurs, la nature, le ciel… Merci de lui donner la possibilité d'exister encore. » Les grands discours, elle n'aime pas ça. Alors c'est, dit-elle, avec son « cœur » et son « instinct » que Giulia Salvatori - fille d'Annie Girardot et Renato Salvatori - a inauguré, hier, à Cannes, le Jardin Annie-Girardot,le premier jardin public thérapeutique dédié aux malades d'Alzheimer, dans le parc de la médiathèque de Noailles.
Une maladie qu'a trop bien connue Giulia Salvatori au côté de sa mère. « Je ne voulais pas qu'on voie maman se détériorer, ça faisait mal. Il fallait la protéger. Elle-même se cachait car, en tant que femme, elle ne voulait pas qu'on la voie comme ça, raconte sa fille. Chaque cas est unique et il est important de garder de vrais lieux de vie pour les personnes atteintes de cette maladie. De continuer à les stimuler, qu'elles gardent le contact avec l'extérieur, ne se cachent pas. Si seulement ce qui est arrivé à maman peut servir. »
De lieu de vie, il y en a désormais un à Cannes, où jeunes et vieux se rencontrent. Malades et valides aussi. Baptisé Annie Girardot, sur l'idée de l'association Alzheimer Trait d'Union, ce jardin thérapeutique ouvert à tous est un espace non-médicalisé de promenade et de stimulation sensorielle. Notamment grâce aux plantes aromatiques et odorantes comme le jasmin étoilé, l'origan ou la sauge. Mais aussi grâce à des jeux qui stimulent la mémoire visuelle.« Comme nous sommes à Cannes, nous proposons des photos d'acteurs comme Alain Delon, Coluche ou bien Annie Girardot, et les personnes essaient de retrouver leur nom », expose le Dr Jean-Pierre Polydor, neurologue et président de l'association Alzheimer Trait d'Union.
« Qu'il y ait une osmose »
Le jardin Annie-Girardot est aussi « un lieu de rencontre que les gens doivent s'approprier », reprend-il. « L'idée du jardin est là, ajoute Giulia Salvatori. Mélanger tout le monde pour que les patients gardent une vie sociale, qu'il y ait une osmose. » Et que les relations entre les aidants - souvent des proches - et les personnes atteintes de la maladie, ne se résument pas à Alzheimer. « Tant que j'ai pu garder maman à domicile, je l'ai fait. On sortait ensemble pour aller prendre une glace au troquet du coin, raconte-t-elle. Il fallait que l'on garde nos instants à nous. »
Malade pendant une quinzaine d'années, Annie Girardot aura passé environ quatre ans dans une maison de retraite spécialisée. « Des endroits très chers, regrette Giulia Salvatori. La maladie est devenue un marché. » Avec son association Agir pour Alzheimer, elle espère notamment œuvrer pour un dépistage précoce de la maladie, pour un soutien des personnes atteintes et de leurs familles aussi.
À la veille de l'ouverture du 65e festival de Cannes, ce n'est pas sur le tapis rouge que Giulia Salvatori compte passer ces quelques jours à Cannes. « Cannes pour moi, c'est la photo de papa et maman marchant sur la Croisette. Aujourd'hui, je suis là pour le jardin, pour l'association et pour asseoir une collaboration avec Alzheimer Trait d'Union. » En toute simplicité.
http://www.nicematin.com/cannes/le-jardin-alzheimer-baptise-annie-girardot-a-cannes.871685.html
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